Belles DECOUVERTES 2018

France

Nous vous avions annoncé précédemment qu’une exposition “Découvertes” aurait lieu en mai - juin à la galerie. Les choix sont aujourd’hui définitifs et vous trouverez ci-dessous le nom des artistes, jeunes ou moins jeunes dont les travaux seront présentés. Une de leurs séries a, lors d’une rencontre au cours des cinq années passées, intéressé au moins une personne de notre équipe. Une nouvelle rencontre récente, un échange avec l’auteur a finalement permis  de confirmer, ou pas, le choix possible pour cette exposition.
A  noter  que  quelques  noms  pourraient  ne  pas  être  totalement  inconnus  aux  visiteurs fidèles qui suivent nos actions. Effectivement trois d’entre eux ont dans les dernières années été invités dans «La galerie fait sa Foire». La forme de leur travail n’étant pas tout à fait adaptée à la présentation «Foire» nous avons décidé de renouveler l’expérience dans le contexte de «Découvertes» plus généreux en possibilités scénographiques... 
A découvrir ci-dessous et à la galerie cette présentation «Découvertes» !

Dossier de Presse  ICI



  Alexis BERAR

du 05/05/2018 au 23/06/2018

 

LA GASTRONOMIE DU RESTE
photographie numérique noir et blanc



48 photographies /formats divers
tirages conservatoire et acquisition :
impression pigmentaire / muséum etching
nombre de multiples : 10 exemplaires

La gastronomie du reste (le titre est du psychanalyste T.BURKOVIC) est un travail qui se situe entre nature morte et surréalisme. Il nous faut manger pour disserter de la chose publique et de la chose intime. Dans ces saynètes l’Ichtus, incarné ou sin-carné, seul ou en groupe dans son principal théâtre qu’est l’assiette, devient miroir de nos relations à l’autre, à soi même, à notre imaginaire collectif.

Les séquences parfois analytiques, parfois métaphysiques couvre les larges interrogations des sardines depuis qu’elles sont sardines. Autre monde, autre mœurs, la vie après, la chose religieuse, les mutations, le transsardinisme, l’hybridation, la réparation, l’être et le néant, Thomas Pesquet et l’odyssée de l’espèce…

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Solitude,
séduction,
sociabilité,
séparation,
satire…

sardines ;

ou la gastronomie du reste.
 

 
  Marielsa NIELS

du 05/05/2018 au 23/06/2018

"A fleur de corps"

Une photographie empreinte de matières, de textures et de transparences; un grain oscillant entre marque et effacement; des flous qui exacerbent l'emmêlement du visible et du sensible... là réside la substance formelle d' "A fleur de corps".
Si l'individu et les mécanismes intimes qui participent à sa construction occcupent bien une place prégnante dans les recherches actuelles de Marielsa Niels, cette série en est sans nul doute une préfiguration construite et aboutie.
Ici, la photographe tente de sonder l'enveloppe corporelle de la conscience, examine les interstices entre apparence et essence, scrute les liens ténus de la transmission entre générations.
Son processus de création participe pleinement au développement de ces explorations. Comme un entrelacement de strates, les jeux de trois temps photographiques - trois générations d'individus - trois séries de corps, dévoilent la pluralité de ce qui nous anime et nous forge. Par transparence, au-delà de son caractère parfois trompeur, l'image du corps émerge alors comme la somme de nos héritages substantiels. A l'égal du grain qui le caractérise et marque tout à la fois la texture de la peau et un univers mouvant, ce travail joue de la lisière, du basculement. De la sorte, à travers la photographie sensible d' A fleur de corps, Marielsa Niels tend à rendre l'invisible et le perceptible tangibles.

Anne Eléonore Gagnon

 
  Jean-André BERTOZZI

du 05/05/2018 au 23/06/2018

Avec Jean-André BERTOZZI on aborde la notion de collection avec sa série «Ressorts» montrée pour la première fois en galerie. Le protocole est simple : un ressort, à chaque fois différent, et l’adjonction d’un autre élément incongru.
L’interrogation est immédiate, toujours, le paradoxe souvent et l’humour parfois. Où veut-il donc nous emmener ? Peu importe fnalement son intention. L’intérêt est d’enrichir la diversité à partir de son protocole pré-établi, de faire vibrer les couleurs comme les objets sur les «Ressorts». A ce stade il ne manquerait qu’une chose, le son qui accompagne généralement la vibration des objets...

 
  Jacques CAMBORDE

du 05/05/2018 au 23/06/2018

Pour Jacques CAMBORDE, si la joie se partage comme le rire ou le sourire, le chagrin est intime. Un effacement des émotions pénibles régit le lien social et les larmes d’aujourd’hui sont essentiellement le privilège de l’enfance. La convention du sourire lors des séances de photographies amicales ou familiales tient dans la célébration affchée du quotidien et du lien avec les autres.
D’où l’insolite de la démarche de Jacques Camborde. Prendre le vif du visage meurtri d’hommes ou de femmes qui ne sont pas en souffrance et dont il requiert la posture des larmes. A froid, dans une situation indifférente, sous le regard de l’artiste qui attend leur bonne volonté, ils expriment les mimiques du chagrin et pleurent. Le visage s’abîme dans le rire ou les larmes, c’est-à-dire dans les excès. Il cesse d’être visage. Si le rire annule le personnage social que chacun s’évertue à être, les pleurs en révèlent la nudité, la fragilité. L’homme ou la femme qui pleure retrouve le visage éperdu de l’enfance blessée.
D’où aussi le vertige qui se dégage de ces portraits qui nous touchent au cœur car ils dévoilent des hommes et des femmes démunis, mis à nu, avec le sentiment que flotte sur les visages quelque chose d’une âme meurtrie.
Texte extrait de «Le don des larmes» du Pr David Le Breton.

 
  Bérénice TRESORIER

du 05/05/2018 au 23/06/2018

"SUTURE" est une série de photographies numériques réalisée entre 2013 et 2016. Elle est composée de 23 diptyques de formats différents basés sur le même modèle :
- un autoportrait, gros plan sur une partie du corps
- une photographie d'un morceau de bois flotté
Suture est également un livre d'artiste contenant photographies et extraits de mon journal personnel.


"SUTURE"

« Rapport indiciel à la réalité. Je veux juste une trace de ma douleur. » Extrait de mon journal.
Tout le monde a déjà ressentie la douleur, qu'elle soit physique ou psychique, mais nous arrivons rarement à l'exprimer entièrement.
Les mots, les cris, les larmes et les gestes sont souvent dépassés par la douleur. Cela est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit de souffrance mentale.
J'ai essayé ici d'exprimer les différentes douleurs et sources de douleurs qui me parcours. J'ai essayé d'embrasser ces souffrances pour mieux les comprendre.
Fragmentaire, cette série est aussi composée de vides, pour laisser place aux liens qui sont encore à faire, comme s'il restait toujours une part d'indicible et d'invisible.
Au commencement de ce projet, je photographiais de simples traces sur mon corps, ainsi que des instants plus vides, des entre-deux. En les confrontant avec des morceaux de bois morts et marqués par l'érosion, je mettais mon quotidien face à la mort. J'y voyais ma volonté de laisser la trace d'instants intimes très simples perturbés par mes angoisses
personnelles.
Avec les années, cette série est allé de plus en plus vers la représentation de mes douleurs, physiques ou mentales.
Accidents du quotidien, peines de cœur ou auto mutilations, tout est représenté en lien avec ces bois flottés, morts, brisés, si beaux et lisses maintenant. Je fais la suture entre moi et l'idée de la mort, entre ma peau vivante et ces corps végétaux à jamais marqués.
Moi, je peux cicatriser encore, mais en prenant ces blessures en photos, je les amène au même niveau que ces reliques d'une vie passée, marquée par le temps.
Je perds ainsi mon corps, je me fragmente et me met à distance par la photographie. Mais je me regarde aussi, je comprends ma douleur, reprend contrôle de mon corps en le cadrant dans mes images.

 
  Jean-Baptiste MARTIN

du 05/05/2018 au 23/06/2018

LUCIOLE

Les images médusées contre des fragments de murs arrachés au passé peuvent avoir quelque chose de fascinant. Comment les ré-interpréter ? 
Comment une image survit-elle à l'écoulement du temps, à travers des événements ou des horizons qui s’éloignent ?
De quoi une apparition est-elle l’achèvement ?
L’image primordiale fabriquée de main d’homme prend naissance dans l'obscurité, notamment à travers la magie pariétale.
C'est cette condition nocturne, fascinante et incertaine comme les rêves, qu’il faut retrouver dans la chambre noire. Pendant ce processus de fabrication d’une image, surgit une tension entre le noircissement progressif du papier et la trace d’une lumière fragile qu’il faut retenir.
Luciole dans notre main, contre l’obscurité de nos certitudes, si fragiles…

 

 
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