Belles DECOUVERTES 2018 - Jacques CAMBORDE
Nous vous avions annoncé précédemment qu’une exposition “Découvertes” aurait lieu en mai - juin à la galerie. Les choix sont aujourd’hui définitifs et vous trouverez ci-dessous le nom des artistes, jeunes ou moins jeunes dont les travaux seront présentés. Une de leurs séries a, lors d’une rencontre au cours des cinq années passées, intéressé au moins une personne de notre équipe. Une nouvelle rencontre récente, un échange avec l’auteur a finalement permis de confirmer, ou pas, le choix possible pour cette exposition.
A noter que quelques noms pourraient ne pas être totalement inconnus aux visiteurs fidèles qui suivent nos actions. Effectivement trois d’entre eux ont dans les dernières années été invités dans «La galerie fait sa Foire». La forme de leur travail n’étant pas tout à fait adaptée à la présentation «Foire» nous avons décidé de renouveler l’expérience dans le contexte de «Découvertes» plus généreux en possibilités scénographiques...
A découvrir ci-dessous et à la galerie cette présentation «Découvertes» !
Le don des larmes
petit format 40x60 cm
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Pour Jacques CAMBORDE, si la joie se partage comme le rire ou le sourire, le chagrin est intime. Un effacement des émotions pénibles régit le lien social et les larmes d’aujourd’hui sont essentiellement le privilège de l’enfance. La convention du sourire lors des séances de photographies amicales ou familiales tient dans la célébration affchée du quotidien et du lien avec les autres.
D’où l’insolite de la démarche de Jacques Camborde. Prendre le vif du visage meurtri d’hommes ou de femmes qui ne sont pas en souffrance et dont il requiert la posture des larmes. A froid, dans une situation indifférente, sous le regard de l’artiste qui attend leur bonne volonté, ils expriment les mimiques du chagrin et pleurent. Le visage s’abîme dans le rire ou les larmes, c’est-à-dire dans les excès. Il cesse d’être visage. Si le rire annule le personnage social que chacun s’évertue à être, les pleurs en révèlent la nudité, la fragilité. L’homme ou la femme qui pleure retrouve le visage éperdu de l’enfance blessée.
D’où aussi le vertige qui se dégage de ces portraits qui nous touchent au cœur car ils dévoilent des hommes et des femmes démunis, mis à nu, avec le sentiment que flotte sur les visages quelque chose d’une âme meurtrie.
Texte extrait de «Le don des larmes» du Pr David Le Breton.