Dominique LARDET

France

   Photographe auteure autodidacte, Dominique LARDET est née à Lyon en 1951. Professeur de lettres classiques, elle est frappée de surdité en 1991 et se reconvertit six ans plus tard tout en restant dans l’Éducation nationale. En 2009 devenue sourde profonde elle se réfugie dans une pratique expérimentale de la photographie.
   Elle espère ainsi garder contact avec le monde qui l’entoure mais aussi exprimer dans ses images la perception difficile ou faussée, la communication décalée ou minimale voire l’isolement qu’impose un handicap presque invisible. Sans en faire pour l’instant un réel sujet, elle marque de surdité toutes ses photographies, c’est pourquoi elle met en œuvre le flou, les filés de lumière, la surimpression, les reflets et autres transpositions.



  La femme qui marche

du 15/01/2022 au 26/02/2022

 Extrait du texte de Robert PUJADE

Dominique Lardet s’est engagée dans la création photographique en sublimant l’usage de la surimpression. Cette technique, apparentée à la retouche, puisqu’elle procède par superposition successive d’images, est depuis longtemps décriée par les tenants d’une photographie pure où la seule superposition admise serait celle de l’œil et de l’objectif. Il fallait donc du courage et une grande ténacité pour imposer un projet contradictoire avec les exigences communes de la mode. Un projet éminemment personnel où le regard jouait le rôle de troisième œil– son rôle ! – dans la facture de la complexe image photographique.

L’espace intérieur ! Telle est la surimpression, la seule, que Dominique Lardet impose à ses réalisations, et ceci, pour le dire d’une manière abrupte, qui ne prend pas en considération le détail des modalités combinatoires mises en place pour l’invention d’une vérité plus belle que l’objectivité. Elle l’affirme elle-même fortement avec La Femme qui marche, titre d’une série qui donne la note de fabrique de l’ensemble de sa production : que le paysage soit maritime, sablonneux, désertique, parsemé d’algues ou d’empreintes, elle est là, toujours la même, toujours elle-même, non pas au centre mais en retrait de la vue globale, dans une présence à la fois improbable et stratégique, comme si la profondeur du regard s’installait au cœur de ses prises de vue éparses.

Le Dossier de Presse  est   I
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