Yannig HEDEL - Racines et Fonds Communs
Dessinateur Yannig Hedel ? Peut-être même coloriste... mais coloriste du blanc ! tout son travail typiquement photographique, puisque lié à la lumière, à la douceur, à la dureté du blanc, a cette patience du dessinateur, patience sans illusion qui s'attarde à analyser le visible, qui ne se satisfait pas des riches aspects du réel, mais qui justifie cette réalité (souvent modeste et ... murale) et qui la sacre. Photographe de la nuance de l'éclat de telle ou telle heure, il réitère sans fin cette sacralisation, car c'est quelqu'un qui n'a pas besoin de beaucoup d'espace ; silencieux et grave, il accueille l'unité de la réalité et de l'infini intérieur : Yannig Hedel officie là où les apparences s'effacent devant la forme secrète. (extrait d'un texte de MMD)
40x50cm
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Cette série a pour ambition d'illustrer visuellement la cohérence et la continuité formelle de diverses époques qui constituent aujourd'hui nos racines culturelles.
Chaque ensemble est donc composé de divers éléments prélevés dans chacune des périodes suivantes :
• l'Art arabe avec des azulejos andalous
• l'Art judéo-chrétien avec des vitraux et clochers d'églises
• l'Art moderne avec des photos d'architecture des années 30
« Les « azulejos », des motifs abstraits ornementaux et entrelacements géométriques ont couverts les murs des mosqués et des palais mauresques.
A cette époque, alors qu'il pensaient que les mathématiques étaient d'essence divine, ensembles, les érudits et les savants juifs et arabes portaient la pensée et les sciences à des niveaux encore inégalés.
Plus tard, vers le nord, dans de nombreuses chapelles, églises ou abbayes, les vitraux furent souvent composés de figures géométriques abstraites. Surtout, peut-être, là où la lumière devait pénétrer et éclairer des lieux voués à la vie spirituelle ou contemplative, et d'où étaient écarté toute ornementation pouvant distraire ou perturber la méditation ou la pensée intérieure. L'art abstrait géométrique a donc été abondamment utilisé au cours des siècles dans l'architecture religieuse.
Au XXème siècle, (Kandinsky) « inventeur » de la peinture abstraite s'est immédiatement empressé, après sa découverte, d'écrire un livre intitulé « du spirituel dans l'Art ». Il a ainsi lancé un grand courant composé de nombreux artistes convaincus que leurs recherches plastiques matérialisaient une quête spirituelle personnelle, mais universelle car partagée.
En s'étendant à d'autres domaines comme l'architecture, l'urbanisme (réel ou utopique) ou la conception de meubles ou d'objets, ces recherches formelles (le Bauhaus, Tony Garnier ou Le Corbusier...) affirmaient également un humanisme positiviste, une foi dans l'avenir ou le progrès en s'efforçant d'apporter à la majorité des hommes espace, hygiène et lumière dans un cadre quotidien voué à favoriser leur épanouissement.
Après la mort de Dieu annoncée par certains philosophes, ce modernisme progressiste, sous les différentes formes évoquées précédemment, s'est donc substitué aux religions passées.
Il a prolongé leur contenu humaniste et spirituel, en donnant une direction, des repères et un sens à l'avenir... avant d'être balayé à son tour par la « rupture » libérale ?