Philippe-Liev POURCELOT - mur / peau

Né en 1964 à Annecy, Philippe-Liev Pourcelot vit et travaille à Lyon.
Grand Prix du Salon International de la Recherche Photographique de Royan en 1993 et Prix du Mois de la Photographie de Talant en 1995, il a réalisé de nombreuses expositions en France et à l'étranger (Paris, Lyon, Arles, Wroclaw, Bratislava...).

Son travail est présent dans diverses collections publiques et privées (Bibliothèque Nationale de France, Musée National d'Art Moderne, artothèques...).
Il enseigne la photographie à l'Université Lumière Lyon 2 (Institut de la Communication).

 



 
mur / peau
diptyque 120 cm x 120 cm contrecollées aluminium dans caisson américain

Mots-clé associés
noir.et.blanc, argentique, corps, matière






 

Images apparemment simples de quelques bouts de murs de maison, ou de quelques parcelles de peau, toujours vus de près et occupant toute l’image, sans décor, ses photographies saisissent le lecteur par ce qu’elles comportent de sensuel et en même temps de froide abstraction.



Images apparemment simples de quelques bouts de murs de maison, ou de quelques parcelles de peau, toujours vus de près et occupant toute l’image, sans décor, ses photographies saisissent le lecteur par ce qu’elles comportent de sensuel et en même temps de froide abstraction. Le grain, justement, est autant celui de la matière photographiée que celui de l’émulsion photographique et la lumière est toujours celle d’une surprise, d’une révélation, d’une rencontre avec soi davantage qu’avec l’objet photographié. Fuyant tout aspect décoratif et toute facilité esthétique, Pourcelot fait dépasser à ses images leur rôle de renseignement ou de document sur le monde extérieur pour mieux nous restituer non  pas la surface des choses mais notre rapport à la surface en  général, au pelliculaire, précisément. De là alors cette très forte présence du tactile, comme si la structure même de quelque surface invitait au toucher, comme si la lumière domptée par Pourcelot exigeait d’elle-même la caresse et la flatterie.
Nous aimerions insister également sur la frontalité que ces photographies proclament et imposent ; elles interdisent donc toute échappatoire. Le silence s’impose d’un bloc et barre la route au bavardage. Il n’y a là, devant nous, qu’une image, qu’une nouvelle surface à affronter, à explorer plutôt qu’à franchir. Il n’y a là qu’un fragment sévèrement  cadré, et n’y a là qu’une salutation de la lumière, et aucun besoin d’anecdote, de narratif, ne vient ternir cette Visitation ou, pour être moins religieux mais tout autant secret et irréversible, ce contact foudroyant avec la naissance d’une chose par la photographie. Il n’y donc là que l’essentiel sans que jamais le tout n’apparaisse laborieux et encore moins hermétique : pour autant que je m’y arrête, un autre monde, le mien, surgit.

Alan HUMEROSE

    

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