Marielsa NIELS - DANS L'ANTRE DU SOI

Nous suivions le parcours de Marielsa NIELS depuis de nombreuses années, alors qu’elle nous avait proposé l’un de ses premiers travaux personnels. Nous savions déjà qu’un jour nous allions travailler ensemble car même si, à cette époque, elle n’avait pas encore la maturité nécessaire son travail méritait déja d’être partagé avec un public et c'est rare à 17 ans.
Il y a trois ans nous l'avons invité à présenter ses "mises en scène" en fin d’année dans le cadre de “La galerie fait sa foire”. L’an dernier dans l’exposition collective “Découvertes” elle proposait son travail “A fleur de corps”.
Dès la rentrée, en septembre 2019, Marielsa a réalisé dans le cadre de “Résonance à la Biennale d’Art Contemporain, sa première exposition personnelle à la galerie. Nous nous en réjouissons déjà et nous vous invitons à venir pour partager ce moment...

 



 
Technique
Photographies couleurs - Impression numérique pigmentaire
Texte
https://www.marielsaniels-photo.com/
Dans l'Antre du Soi - Marielsa NIELS
50x60cm ou 80x100 cm

Mots-clé associés
corps, identité, couleur, numérique, fiction, humain, matière, mise.en.scène, dessin, tissu






 


DANS L'ANTRE DU SOI
Féminin-Masculin : Altération du principe de binarité

La forme narrative de ce travail participe à la sagacité des réflexions suscitées. Il ne s’agit pas ici d’illustrer l’appréhension d’une notion abstraite, mais bien de faire émerger les heurts qu’elle est à même d’engendrer dans les tréfonds de l’être.
Les paramètres, connus, clairement annoncés et respectés lors de l'élaboration du travail sont en quelques mots, simples mais étonnants. Dans chaque image on découvre, on voit ou s'affiche un être humain. Ce "modèle" photographié est unique et toujours le même, homme ou femme, le genre n'est pas connu par les visiteurs ni même par les responsables de la galerie. C'est à nous tous de l'imaginer, et c'est là que se trouve le problème. au fil des images présentées le modèle semble être masculin puis féminin... or c'est toujours le même modèle !

Le Dossier de Presse est ICI



DANS L'ANTRE DU SOI
Féminin-Masculin : Altération du principe de binarité


Il est des mécanismes à tel point enracinés, si profondément ancrés dans l’antre du soi, que les scruter semble s’apparenter à une forme d’excavation.
Les processus intimes qui participent à la construction de l’individu continuent de transparaître comme les fondements du travail de Marielsa Niels. Toutefois, en s’attachant à corroder le fatalisme du concept de norme, et plus spécifiquement celui de binarité, cette série semble augurer des pans aux explorations plus acérées encore.
La forme narrative de ce travail participe à la sagacité des réflexions suscitées. Il ne s’agit pas ici d’illustrer l’appréhension d’une notion abstraite, mais bien de faire émerger les heurts qu’elle est à même d’engendrer dans les tréfonds de l’être.

En effet, parce que foncièrement intégrée, la norme n’est pas systématiquement questionnée. Pour autant, elle sait se faire plus que sclérosante pour celui qui, au cours de son existence, ne la ressent pas, ou plus, en parfaite adéquation avec son essence.

Dans l’antre du soi s’amorce au paroxysme de cette aliénation. Il n’est donc rien d’anodin à ce que ce soit comme écrasé par une chape au poids incommensurable que se laisse d’abord discerner son personnage. Au gré de la narration, la photographe exhume les querelles intestines, dévoile les cheminements, décèle les inerties. Pourtant, à travers l’ambivalence de la symbolique des teintes et des positionnements du corps, notre regard s’attelle à démasquer, sans même que nous nous en rendions compte, la nature de cette figure. Et le jeu des normes se fait jeu de dupes.

Dès lors, plus qu’une invitation, la photographe nous engage. Et c’est presque à notre insu que nous prenons le risque, au gré de certaines images, de nous révéler juge et partie. Car par le fait, Marielsa Niels nous renvoie à notre propre appréhension des normes, intime, voire presque intrinsèque à force d’acceptation. Elle nous remémore que ces dernières sont ainsi, insidieusement enveloppantes.

Anne-Eléonore GAGNON - 03/2019

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