Iosif KIRALY - "Reconstructions"
Railway_2 / 2003
42x39.8 cm
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Exposition organisée dans le cadre de "Lyon Septembre de la Photographie 2008"
et première exposition personnelle de cet artiste à la galerie.
Avec la série «Reconstructions», Iosif Király ne s’intéresse plus seulement à la vie urbaine et ses « éléments sub-culturels kitsch, grotesques » sur lesquels il a travaillé pendant la majeure partie de sa vie ; il complexifie son regard en s’attachant à la place de la mémoire, sa représentation en tant qu’image physique. Le sujet renouvelé amène ainsi une problématique technique, celle de contourner l’unité temporelle de la photographie.
L’idée de départ est que différentes temporalités construisent notre mémoire. La technique rejoint ici la théorie, puisqu’il expérimente ce postulat par une juxtaposition, un amoncellement de bribes mémorielles. Ses bribes, ce sont des images d’un même lieu avec plus ou moins le même point de vue, prises dans un contexte différent, parfois avec quelques jours, semaines, mois ou années de décalage. Iosif Király parvient ainsi à former un montage à la manière d’un puzzle, mixant différents souvenirs. L’oeuvre finie se présente comme une image poly-perspective résultat de la superposition des différentes prises de vue. On y retrouve les 3 dimensions répondant à sa problématique, la cohérence spatiale, l’introduction de la multiplicité temporelle et la présence de la notion de mémoire, donc de persistance de l’image.
Visuellement la série repose sur deux partis pris artistiques : d’un coté une presque cohérence spatiale associée à une discontinuité temporelle et de l’autre une vision panoramique jouant sur les espaces intérieurs-extérieurs. Des deux façons il nous fait découvrir une Roumanie dont l’identité n’est plus à construire avec ses architectures hétéroclites, ses paysages nus et ses scènes de vie colorées.
Dans cette série, il examine clairement sa propre mémoire sensible, ses perceptions et leur persistance. «C’est une investigation à propos de ma manière de me souvenir (et d’oublier) les personnes, les lieux, les événements… »
Laëtitia Giorgi - Mai 2008