Danilo SARTONI - "El mercato" , "Les marchés"

Italien né en 1954, Céramiste d’Art, sculpteur, photographe.
Il réalise sa première exposition en 1983 sur le thème des Abeilles. Dès 1985 il intègre la Galerie Vrais Rêves à Lyon. Utilisateur passionné du Polaroïd il entreprend une recherche approfondie sur ce support qu'il finit par maîtriser de façon exceptionnelle. Ses transferts Polaroïd, avec ré-insertion de gélatine, y compris sur les grands formats (50x60cm)  sont remarquables.

Danilo Sartoni vit et travaille à Ravenne (Italie)



 
Technique
Polaroïd transféré, gélatine, peinture
Texte
CV-Resume
Autres séries
"El mercato" , "Les marchés"
18x24 cm ou 36x24 cm monté sous passe

Mots-clé associés
couleur, polaroid, pola.transfert, reportage, technique.mixte






 

Danilo Sartoni manie intelligemment et régulièrement le paradoxe en photographie… C’est le cas pour cette série d’images faites sur les marchés de sa ville, à Ravenna, Italie. Généralement dans ce type de circonstance les photographes savent se faire le plus discret possible afin de capter l’authenticité des situations. Or, premier paradoxe, c’est armé, non pas d’un Leica, mais d’une chambre 18 x 24 à dos Polaroïd qu’il avait entrepris de fixer ces scènes de vie méditerranéennes particulièrement colorées et animées. Images du quotidien ....



« Chassez le naturel,
il revient au galop »

 

Danilo Sartoni manie intelligemment et régulièrement le paradoxe en photographie… C’est le cas pour cette série d’images faites sur les marchés de sa ville, à Ravenna, Italie. Généralement dans ce type de circonstance les photographes savent se faire le plus discret possible afin de capter l’authenticité des situations. Or, premier paradoxe, c’est armé, non pas d’un Leica, mais d’une chambre 18 x 24 à dos Polaroïd qu’il avait entrepris de fixer ces scènes de vie méditerranéennes particulièrement colorées et animées. Images du quotidien présentées en une seule image ou en diptyque, où il est difficile de parler d’images volées dans de telles circonstances de prises de vues. Le photographe est là, bien visible. Il fait partie de ce quotidien. Il le vit. Il l’enregistre.
Second paradoxe c’est au moment où le matériau Polaroïd tend (hélas !) à se faire rarissime dans le monde de la photographie que le plasticien Danilo Sartoni entreprend de faire revivre cette série, ainsi que celle des « paysages », après les avoir revisitées, retravaillées. Peinture, vernis et gélatine Polaroïd, voire d’autres matériaux divers tels que vieux bois,  sont plastiquement mis en œuvre afin d’accentuer et de révéler non pas l’instant décisif – Doisneau et Cartier Bresson l’ont déjà si bien fait - mais l’atmosphère particulière de ces situations, ou de ces espaces, où plus aucun parasite visuel ne subsiste. Pour Danilo Sartoni les formes, les volumes et surtout les couleurs doivent participer pleinement à l’élaboration de l’image, se répondrent et vibrer à l’unisson. Or, paradoxalement, aucune des couleurs présentes n’est l’exacte réplique de celles du monde réel. Toutes sont transformées. En effet le « dépouillement du Polaroïd », permettant techniquement le transfert des émulsions, dénature, bouscule déjà la chromatique. La peinture ensuite et les accumulations de gélatine sur certaines parties de l’image font le reste. Comme l’écrit la critique Anna CHIARA STINCI « il maîtrise donc la matière qu'il emploie en arrivant à des images jamais naturelles, jamais réalistes, jamais représentatives ».

Comme dans un feu d’artifices où couleurs et lumière font vibrer la nuit et en révèle la profondeur, les interventions et les détournements de la réalité par les soins de l’artiste capte et recentre notre attention sur ces « paysages » étonnament oniriques et, dans la série « el mercato », sur cette quotidienneté que, citoyens du monde, nous connaissons, nous vivons. Ces robes à fleurs, ces étals de fruits, ces rouleaux de tissus, ces camelots en marcel, nous les avons déjà vus ! Nous les connaissons ! Sur nos marchés ? Dans nos rêves ?
                                                                                                       R.Viallon 02/2007

© Galerie Vrais Rêves 2024