PERCEPTIONS PHOTOGRAPHIQUES - Philippe DOMERGUE
Regroupés sous le patronyme de «perceptions photographiques» ces cinq artistes, Philippe Domergue, Marie-France Lejeune, Catherine Marcogliese, Joyce Penelle et Dominique Roux, explorent de façon parfois inattendue le domaine photographique. Bien que les thèmes abordés diffèrent nettement les points communs de leurs travaux restent nombreux. En effet, au delà de la simple apparence, ce sont finalement la subtilité, l’humour parfois, le détournement par leur mise en scène, le sacré et le profane qui les rapprochent. Sans oublier un autre paramètre important, et immédiatement perceptible dans l’exposition, l’aspect formel et le raffinement de la mise en oeuvre de leur travaux sur les murs ou dans l’espace du lieu qui les accueille. L’indispensable est donc bien présent, à nos yeux, pour enrichir généreusement l’oeil et l’esprit du regardeur.
Champs de Vision
75 x 106 cm
photographie argentique contrecollée sur aluminium |
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Qu'est ce que la réalité? Qu'est ce que nous voyons?
Est ce la réalité ou est ce notre pensée?
Michel Paty (Physicien, épistémologue)
L'espace, le doute et la photographie
Par le simple glissement d'une image sur un objet celui-ci devient autre. J'aime cette faculté qu'a un objet ou un élément du paysage, à devenir autre, à se métamorphoser à travers la rencontre d'une image.
Si pour Georges Perrec « l'espace est un doute et non cette présence à laquelle nous nous abandonnons », pour moi il est à la fois « présence » et « doute », forme visible et interrogation permanente. J'ai besoin de le réinventer, constamment, et la photographie est pour moi l'un des moyens privilégiés.
Hybridation, détournement, mise en abîme
Avec les gestes croisés du photographe, du sculpteur et du jardinier, je recouvre et/ou transforme murs, bâtiments, fragments de paysages...
Détournés de leur réalité physique initiale, ces éléments du paysage donnent chair aux images photographiques qui les enveloppent. Pour quelques jours ou durablement.
Transplantées dans la friche, greffées sur les parois ou les volumes architecturaux, les images trouvent un corps, une texture, une épaisseur.
Photographiées une nouvelle fois, elles réactivent notre perception, réinterrogent le statut de la réalité.
Incertitude
Face à l'étrangeté du monde, à ce mélange précaire d'objets inertes, de corps en mouvement, d'images toujours plus envahissantes et immatérielles, je réagis en essayant de donner forme à cette énigme des apparences.
Dans un premier temps, en marouflant les images photographiques sur des supports émergents, solides, substantiels, j'augmente la réalité de l'image, lui donne une consistance, une véritable physicalité. « L'image devient objet, matière tangible, elle négocie avec son support »(1). Elle ne fait plus qu'un avec celui-ci.
Dans un deuxième temps je renverse la situation en restituant un monde à plat par les nouvelles prises de vues.
Incertitude du monde dans la réalité prégnante des images.
Janvier 2010
(1) Judicaël Lavrador (Critique d'art, curateur). « L'image cabrée » Fondation Ricard, 2009
Est ce la réalité ou est ce notre pensée?
Michel Paty (Physicien, épistémologue)
L'espace, le doute et la photographie
Par le simple glissement d'une image sur un objet celui-ci devient autre. J'aime cette faculté qu'a un objet ou un élément du paysage, à devenir autre, à se métamorphoser à travers la rencontre d'une image.
Si pour Georges Perrec « l'espace est un doute et non cette présence à laquelle nous nous abandonnons », pour moi il est à la fois « présence » et « doute », forme visible et interrogation permanente. J'ai besoin de le réinventer, constamment, et la photographie est pour moi l'un des moyens privilégiés.
Hybridation, détournement, mise en abîme
Avec les gestes croisés du photographe, du sculpteur et du jardinier, je recouvre et/ou transforme murs, bâtiments, fragments de paysages...
Détournés de leur réalité physique initiale, ces éléments du paysage donnent chair aux images photographiques qui les enveloppent. Pour quelques jours ou durablement.
Transplantées dans la friche, greffées sur les parois ou les volumes architecturaux, les images trouvent un corps, une texture, une épaisseur.
Photographiées une nouvelle fois, elles réactivent notre perception, réinterrogent le statut de la réalité.
Incertitude
Face à l'étrangeté du monde, à ce mélange précaire d'objets inertes, de corps en mouvement, d'images toujours plus envahissantes et immatérielles, je réagis en essayant de donner forme à cette énigme des apparences.
Dans un premier temps, en marouflant les images photographiques sur des supports émergents, solides, substantiels, j'augmente la réalité de l'image, lui donne une consistance, une véritable physicalité. « L'image devient objet, matière tangible, elle négocie avec son support »(1). Elle ne fait plus qu'un avec celui-ci.
Dans un deuxième temps je renverse la situation en restituant un monde à plat par les nouvelles prises de vues.
Incertitude du monde dans la réalité prégnante des images.
Janvier 2010
(1) Judicaël Lavrador (Critique d'art, curateur). « L'image cabrée » Fondation Ricard, 2009