PERCEPTIONS PHOTOGRAPHIQUES - Catherine MARCOGLIESE - Tunnels

Regroupés sous le patronyme de «perceptions photographiques» ces cinq artistes, Philippe Domergue, Marie-France Lejeune, Catherine Marcogliese, Joyce Penelle et Dominique Roux, explorent de façon parfois inattendue le domaine photographique. Bien que les thèmes abordés diffèrent nettement les points communs de leurs travaux restent nombreux. En effet, au delà de la simple apparence, ce sont finalement la subtilité, l’humour parfois, le détournement par leur mise en scène, le sacré et le profane qui les rapprochent. Sans oublier un autre paramètre important, et immédiatement perceptible dans l’exposition, l’aspect formel et le raffinement de la mise en oeuvre de leur travaux sur les murs ou dans l’espace du lieu qui les accueille. L’indispensable est donc bien présent, à nos yeux, pour enrichir généreusement l’oeil et l’esprit du regardeur.



 
Technique
Tirage jet d’encre monté sur aluminium
Texte
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Mots-clé associés
couleur, paysage, lumière, mouvement, série






 



Rarement la nature se laisse regarder toute nue. La vie urbaine lui a imposé ses oripeaux jusque dans ses zones les plus secrètes. Si la végétation offre encore parfois l’illusion d’une virginité trompeuse, ce n’est que l’instant d’un regard. Notre vision doit se satisfaire de ces reflets furtifs, captés au hasard de la vie contemporaine. L’accès direct à l’image reste illusoire. « On voit toujours à travers quelque chose », explique la photographe Catherine Marcogliese qui nous offre ici des instants de nature magnifiés par un cadre imposé : le tunnel routier.

Ce n’est pas un artifice. L’artiste a saisi son sujet, et son décor avec. Et elle nous en impose. Elle fixe ainsi, sans obligeance, les limites du rêve. Elle nous révèle ses images d’une nature capturée à travers de multiples filtres : un objectif photo, un pare-brise de voiture et ce tube de béton par lequel elle canalise le spectateur comme pour l’obliger à pénétrer le décor, à se laisser aspirer de tout son corps, ne le laissant respirer enfin, à l’autre extrémité, que le temps d’un instant déjà passé.

Au-delà des clichés, l’artiste poursuit son œuvre. L’installation, ici, réussit à figer le temps. La capture de la nature produit son effet jusque dans l’exposition. Du cadre tubulaire passe-muraille jusqu’aux lunettes à diapositives offrant l’illusion d’un regard dans la chambre d’à-côté, le spectateur est invité, discrètement, à partager avec Catherine Marcogliese une bien curieuse (mais bien naturelle) indiscrétion.

FH

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